Histoire

Partez à la découverte, souvenez-vous de nos ancêtres qui ont contribué à la création d'un lieu chargé d'histoire

Des pilotis trouvés à l'emplacement de l'île de la Harpe prouvent que le site était habité du temps des lacustres. C'est en 1264 que le comte Pierre II de Savoie, le "Petit Charlemagne", construit un château fort pour protéger un lieu d'embarquement. En 1319, Louis II de Savoie fonde la ville pour affermir son pouvoir et narguer le sire de Mont. Au cours des siècles, le château de Rolle, typique "carré savoyard", est habité par de nombreux seigneurs qui le transforment et le complètent selon leurs goûts.

A deux reprises, il est incendié par les troupes bernoises: en 1530 quand ils vont au secours de Genève assiégée par le duc de Savoie, et en 1536 lorsqu'ils conquièrent le Pays de Vaud. En 1802, les "Bourla Papey" (Brûle-Papier en patois) croient se libérer de la tyrannie en y détruisant les archives de la baronnie.

Dès 1685, fuyant les persécutions de Louis XIV après la révocation de l'édit de Nantes, de nombreux réfugiés huguenots s'établissent à Rolle où ils fondent une "bourse française" qui existe toujours.

Le 14 juillet 1790, des citoyens célèbrent l'anniversaire de la prise de la Bastille par le "banquet des Tilleuls". Ils récidivent l'année suivante sous la présidence d'Amédée de La Harpe, seigneur de Yens et des Uttins, qui doit s'enfuir de Rolle précipitamment pour échapper à la vindicte de Leurs Excellences de Berne. Il deviendra général de Bonaparte et sera tué pendant la campagne d'Italie.

Autre Rollois illustre, Frédéric-César de La Harpe, ancien précepteur de l'empereur Alexandre 1er de Russie, profite de ses relations privilégiées avec Paris et Saint-Pétersbourg pour assurer l'indépendance du canton de Vaud et son entrée dans la Confédération suisse en 1803. En 1835, des commerçants rollois font construire une île sur une ténevière (haut-fond sablonneux) pour protéger de la bise l'embarquement des bois du Jura. Après le décès de La Harpe en 1838 à Lausanne, on donne son nom à l'île. L'entrée dans la Confédération, en 1803, des cantons d'Argovie, Tessin, Thurgovie et du canton de Vaud y est rappelée par un obélisque érigé sur l'île et portant des médaillons et des citations.

En mars 1799, la Commune de Rolle achète le château pour y loger les écoles, la bibliothèque, l'administration communale et une prison. Aujourd'hui, outre le Centre médico-social, il abrite le tribunal militaire d'appel, le Conseil communal, la salle des mariages, le "fonds ancien "(des livres) et souvent des classes d'école. La très belle "salle des Chevaliers" accueille réunions, fêtes, expositions et banquets.

Dès 1803, Rolle est le chef-lieu de district, ce qui lui vaut la présence d'une préfecture, d'un tribunal et d'un collège devenu établissement secondaire après les réformes scolaires. La nouvelle Constitution vaudoise, entrès en vigueur en 2003, prévoit un nouveau découpage des districts. Il s'est concrétisé le 1er janvier 2008. Rolle et 11 communes avoisinantes (Allaman rejoindra celui de Morges) sont désormais rattachées au district de Nyon.

En 1880 sont fondés un internat pour jeunes gens au Rosey et un pensionnat de jeunes filles à La Combe. Très vite, ces écoles seront fréquentées par les enfants d'illustres familles étrangères, et aujourd'hui encore, leur réputation leur attire des élèves de tous les continents. Début 1900, le Courtil, qui jouit d'une belle situation au bord du lac, est devenu une école pour jeunes Anglaises, puis un centre de réinsertion sociale, avant d’être racheté en 1947 par la Société suisse des employés de commerce. Cette association a accueilli des centaines de jeunes Suisses alémaniques venus apprendre le français avant de vendre la propriété à des privés en 2010.