Château de Rolle (13ème siècle) Parmi les nombreux châteaux forts qui, tout au long du Moyen Age, ont vu le jour sur les rives du lac Léman, celui de Rolle est l'un des plus mystérieux, du moins en ce qui concerne son origine et l'histoire de sa construction. Comme celui de Morges, il s'élève tout près de l'eau et, jadis, était protégé du côté de la ville par des fossés. Dépourvu de ses fortifications extérieures cet ouvrage se présente aujourd'hui comme un quadrilatère de plan irrégulier, flanqué à chaque angle d'une tour. Sa partie ouest a presque complètement perdu sa silhouette moyenâgeuse. Aussi bien dans leur forme que dans le genre de leur construction, les tours d'angle auxquelles nous venons de faire allusion diffèrent fortement l'une de l'autre. Celle de l'angle nord-ouest est de plan circulaire, la tour flanquant l'angle obtus tourné vers le lac est construite sur un plan rectangulaire, tandis que le plan des deux autres décrit un demi-ovale fermé et surhaussé. Entre ces tours, l'enceinte décrit des lignes droites. Par endroits, les restes d'un chemin de ronde sont encore visibles. Quelques longs bâtiments contigus s'adossent sur la face intérieure des murailles, où ils cernent une vaste cour. Plusieurs phases de construction se profilent sur ces bâtisses. Des arcades aménagées du côté de la cour ont en grande partie été murées. La distribution intérieure a elle aussi subi divers remaniements. Sont notamment de date récente les grandes fenêtres qui, surtout du côté extérieur, ont largement entravé le caractère défensif du château. Les meurtrières dont sont munis le mur d'enceinte et les tours d'angle ont été modifiées lorsque apparurent les armes à feu. Le château a certainement été fondé par la maison de Savoie, sans doute au cours du troisième quart du XIIIe siècle. Citée pour la première fois dans des actes de 1291, la forteresse de Rolle se trouvait alors en possession du comte Amédée V de Savoie, qui à cette date l'inféoda à Aymon de Sallenove. En 1295, le fief passa aux mains du chevalier Jean de Greilly, dont les descendant résidèrent à Rolle jusqu'au XVe siècle. Le château de Rolle fut acheté en 1558 par un riche patricien bernois, Jean de Steiger, dont les armoiries ornent aujourd'hui encore la façade donnant sur la cour. La famille de Steiger conserva le château et les droits seigneuriaux qui en découlaient jusqu'en 1798. Aujourd'hui, les salles de cet édifice, restaurées avec soin, sont utilisées par la commune de Rolle, qui y a aménagé des bureaux administratifs et y organise des expositions.
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Temple de Rolle (18ème siècle) Le Temple de Rolle, possède un clocher gothique avec une influence romane encore visible. La nef date du 18ème siècle. Elle fut reconstruite entre 1789 à 1790. Le Temple fut affecté au culte protestant en 1536 et devint paroissial en 1621. La chaire date de 1790. L'orgue est un instrument de la manufacture Kuhn de Männedorf (1963-64). Les deux vitraux placés dans le choeur, vers la chaire, sont superbes et datent de la toute fin du 19ème siècle. Les vitraux de la nef datent de 1920 (par A. Guignard et J. Schmit de Lausanne).
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Casino de Rolle (1875) Le Casino, grand bâtiment dont le beau toit à quatre pans et épis de faîtage a conservé une bonne partie des lucarnes cintrées d'origine. Nous avons là un exemple d'architecture entièrement en ciment qui avait été inventé récemment relativement sobre où s'allient diverses tendances stylistiques. Ainsi nous remarquons d'une part des éléments archaïsants, tels les mansardes cintrées, le principe du bandeau et des chaînes d'angle, et des éléments néo-classiques comme nous les avons rencontrés ailleurs, tels les modillons ornés sous l'avant-toit, les fenêtres en plein cintre de la face Ouest. Nous remarquons enfin un motif plus typique des tendances éclectiques de cette deuxième moitié du XIXe siècle, se marquant dans les encadrements de fenêtres à crossettes, qui constituent une reprise d'éléments du XVIIe siècle dont il existe des originaux au No 42 de la Grande Rue. Il nous reste enfin à signaler certains éléments d'artisanat de réelle qualité, tels les fers forgés: enseignes, appuis de fenêtre, balustrades, dessus de porte, etc ,ainsi que diverses boiseries anciennes qui ont été conservées: fenêtres à petits carreaux, vitrines balustres anciennes dans les cages d'escalier, sans oublier l'impressionnante série de vantaux anciens qui vont du style Louis XIV, en passant par le Louis XV, aux tendances diverses du XIXe siècle.
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Maison d'Allinges (16ème siècle) A l'exception du château, relativement peu de vestiges médiévaux ont été conservés à Rolle. Néanmoins, ceux qui ont survécu jusqu'à nos jours sont d'une très bonne qualité. Pour cette période, l'édifice le plus connu est certainement la Maison Troillet d'Allinges, que l'on peut dater, par son style gothique tardif, du XVIe siècle. Il s'agissait autrefois d'une maison fortifiée, mais qui était située, par extraordinaire, à l'intérieur du bourg lui-même. Celui-ci, nous l'avons vu, paraît n'avoir été que faiblement protégé. Du côté de la Grand'Rue, une bretèche à mâchicoulis défend la porte cochère. Aux extrémités, les consoles de pierre sont ornées de l'écu des Troillet d'Allinges: d'or à la croix à double traverse d'azur. La très belle fenêtre à croisées de pierres surmontée d'accolades qui éclaire cette bretèche permet de penser que celle-ci avait un caractère relativement peu défensif, destiné à impressionner les contemporains plutôt qu'à retenir des attaquants bien armés. Cependant, il ne s'agissait pas d'une pure bretèche d'apparat, puisque l'édifice était fortifié également sur son côté arrière: on y voit en effet encore une meurtrière en double trou de serrure, qui commande l'accès postérieur de la maison. Au-delà de la porte cochère s'ouvre une cour rectangulaire caractéristique, même si elle est petite, d'une telle maison de maître. On y découvre encore d'autres éléments gothiques, ainsi une petite fenêtre à accolade, la console en encorbellement de la vieille galerie en bois, etc.
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Immeuble rue du Temple 2 (éléments gothiques) Le n° 2 de la Rue du Temple présente également, côté Grand'Rue, une façade gothique remarquable. Il possède un ensemble extraordinaire de deux niveaux de fenêtres à meneaux ornées d'accolades et d'amortissements sculptés en rosaces et losanges. Les bandeaux, qui soulignent ces baies, sont ornés de légers denticules caractéristiques de cette architecture gothique très tardive; ils annoncent déjà la Renaissance. Des modifications modernes ont beaucoup altéré l'aspect de ce bâtiment. Ainsi la cage d'escalier, qui faisait saillie sur la Rue du Temple, a disparu; un troisième étage a été rajouté, sans parler des vitrines modernes qui ont été percées au rez de chaussée, malheureusement sans aucun souci d'intégration. Néanmoins, les deux niveaux gothiques encore intacts représentent un ensemble du plus haut intérêt, étant donné la rareté des maisons de ce type et de cette qualité qui nous ont été conservées jusqu'à ce jour.
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Hostellerie du Château (17ème siècle) Outre le très beau volume de l'ancien Hôtel des Bains (actuelle Hostellerie du Château), le XVIIe siècle a laissé à Rolle une façade absolument remarquable. Il s'agit du no 42 de le Grand'Rue, entièrement en molasse appareillée, et dont les quadruples baies, originellement à 3 meneaux ( partiellement bouchées par la suite) sont entourées par un encadrement à crossettes et soulignées par des bandeaux moulurés.. Ce type d'encadrements, très rares, peut être comparé à ceux de l'Hôtel de Ville de Lausanne, reconstruit de 1672 à 1675. Le bâtiment de la Grand'Rue contient également une cage d'escalier intéressante en molasse appareillée et fers forgés et surmontée d'une rangée de balustres en bois tourné du XIXe siècle, comme on en trouve encore, par chance, plusieurs à Rolle
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Bâtiment de La Couronne (18ème siècle) A l'ancienne Auberge de la Couronne, (1786, 1803), grand bâtiment tripartite à corps central flanqué de deux ailes, (caractéristiques que la parcellisation et la restauration de l'immeuble ne mettent plus en valeur), on trouve à la fois un attachement aux règles classiques du XVIIIe siècle ( symétrie, fronton triangulaire, rez de chaussée à refend, portes creusées dans des niches, bandeaux etc.), et des éléments plus nettement du XIXe siècle, telles les clefs légèrement saillantes et les fortes consoles qui soutiennent les appuis des fenêtres. Ces derniers éléments nous invitent à passer au néo-classicisme du début du XIXe siècle, style pour lequel Rolle paraît être un centre particulièrement représentatif; le bourg même avec des maisons bourgeoises conservées en grand nombre dans toutes les phases d'évolution du style, du plus simple au plus compliqué, et, aux environs de Rolle, avec des monuments très importants pour cette époque, tels que Beaulieu, Petit Fleur d'Eau, ou la Gordanne à Perroy.
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